
Sexologue Perpignan
Marine DIETRICH-JOSEPH 0614589794
Les causes
Phénomène socioculturel ?
L’éjaculation prématurée peut-être considérée comme telle. En effet ce n’est pas une maladie. L’acte sexuel est, chez l’homme comme chez tous les mammifères, un acte à visée reproductrice. L'homme est en fait biologiquement programmé pour éjaculer en 1 à 2 mn, ce qui est largement suffisant pour procréer! Et pendant des générations et encore à notre époque dans certaines cultures, la rapidité est un synonyme de virilité. L’émancipation féminine survenue très récemment est en fait la "responsable" de l’émergence de ce trouble; en effet tant que le plaisir sexuel fut un domaine réservé à l’homme, l'éjaculation précoce n'existait pas, en tant que telle. La révolution sexuelle s’est faite, la jouissance est devenue aussi une affaire féminine. L'homme est donc obligé de modifier son comportement sexuel pour s’adapter à cette nouvelle femme qui a une demande de satisfaction sexuelle. Le temps de montée orgastique chez la femme est beaucoup plus long. L’inadaptation qui peut en résulter, s’est caractérisée par ce que nous appelons l’éjaculation prématurée.
Mauvais empreinte à l’apprentissage de la sexualité ?
La sexualité comme tout comportement s’apprend.
• Phénomène névrotique ajouté dans un second temps ?
Sans aucun doute : la prise de conscience de cette incapacité à s’adapter à l’autre c’est à dire à maîtriser le moment de survenue de son éjaculation, va déclencher chez beaucoup une névrose d’angoisse aggravant le trouble. Nous savons en effet que l’orgasme vaginal ou clitoridien de la femme a besoin de temps (plus de 10 mn). L’échec à se conformer à un idéal sexuel ou la frustration exprimée par la partenaire vont déclencher une succession de réactions source d’angoisse (angoisses de performance). Cela risque d'aboutir souvent à une inhibition du désir sexuel qui peut entraîner une impuissance de type secondaire.
Le cercle vicieux s'installe donc : Éjaculation prématurée, Échec, Conduite d'échec, Angoisse de Performance (les angoisses augmentent la vitesse d'éjaculation) donc éjaculation prématurée. L'éjaculation précoce, au bout de nombreuses années risque de générer une impuissance, une inhibition du désir sexuel, une mésentente conjugale, une dysharmonie sexuelle...
La cause psychologique
Quant au "vagin denté", la peur des femmes ou du sexe de la femme…. il faut y penser, la psychanalyse explique l'éjaculation prématurée par la peur inconsciente pour l'homme d'être castré entre autre. Mais là n’est pas notre sujet.
Dans les causes d'échec après la mise en place d'une rééducation de l'éjaculation précoce, nous retrouvons une peur du vagin de la femme, une homosexualité latente, un fond comportemental sadique, une mésentente conjugale. De nombreux échecs sont dus à des conduites de sabotage de la rééducation mises en place par la partenaire qui cache derrière le symptôme de son "homme" sa propre problématique qui serait mise à jour par la guérison du symptôme de "celui qui la protège".
Phénomène relationnel ?
La dimension pulsionnelle est celle qui motive l’individu dans son adolescence et adulte jeune ; elle a pour substrat nos gènes qui nous poussent à procréer, disons plutôt à copuler. Elle vise à la satisfaction immédiate et à la résolution de l'excitation sexuelle. Nous pourrions dire qu’elle est primaire dans le sens où elle nous identifie le plus aux mammifères.
La dimension relationnelle, est celle dans laquelle la notion de jeu devient essentielle. L’homme joue avec son excitation pour la maintenir à un niveau élevé le plus longtemps possible afin d’augmenter l’intensité de sa jouissance. Elle nécessite toute la créativité et l’imagination qui sont des caractéristiques exclusivement humaines.
En résumé :
La résolution de l’éjaculation prématurée nécessite trois conditions:
- La compréhension du processus d’excitation sexuelle
- l'apprentissage du contrôle de l’excitation (méthode comportementale),
- La suppression de l’angoisse de performance et briser le cercle vicieux (hypnose, relaxation, sohrologie..)
- Et enfin l'attention portée aux réactions de l'autre plutôt qu'aux siennes.